Soumartre, ancien hameau médiéval fortifié, fait aujourd’hui parti de la commune de Faugères.
L’Eglise Sainte Marie dite « Notre Dame de Soumartre » était une « Cella » de l’Abbaye Saint Victor de Marseille qui fut donnée en 1127 à l’Abbaye de Vabres, dans le Sud Aveyron, qui y établit un prieuré.

Les archives de ce monastère ayant « été détruites dans leur quasi totalité à la Révolution », comme me l’écrivait un archiviste de l’évêché de Rodez, il ne nous est plus possible de savoir quand et dans quelles circonstances cette abbaye en devint propriétaire. Il semble bien que son abbé en possédait aussi la seigneurie.
Le lieu de Soumartre est mentionné pour la première fois dans une transaction entre Raymond Trencavel, vicomte de Béziers, et Ermengarde, vicomtesse de Narbonne, au sujet des mines d’argent de la région de Villemagne (1164, H.G.L., T.V, col.1290).
La Gallia Christiana (T.VI, c.406) nous apprend que le 27 novembre 1195, Bérenger, abbé de Villemagne, avait acquis divers biens à Soumartre pour la somme de 1000 sous melgoriens de l’abbé de Vabres.
Ici se dessine sans nul doute le projet de notre abbaye de faire entrer Soumartre, prieuré et seigneurie, dans ses possessions.
L’abbaye de Villemagne possédait dans le Sud Aveyron le prieuré et la seigneurie de Fondamente.
Le prieur de Saint-Pierre de Fondamente, Bernard de Montpaon, signe comme témoin à la transaction de 1169-1161 entre l’évêque de Béziers et l’abbé de Villemagne « Bernardus de Montepavonis prior de Fundamenta » (L.N., p.271).
Dans le privilège de Philippe-Auguste (1210), renouvelant celui de son père Louis VII, nous trouvons l’honneur de Fondamente « honorem de Fundamenta » parmi les possessions de l’abbaye de Villemagne (G.C., T.VI, instr. co1.150).
Les deux abbayes jugèrent qu’un échange de prieuré et de seigneurie les accommoderait tant l’une que l’autre en regroupant leurs possessions.
C’est en 1256 que Sainte-Marie de Soumartre devint prieuré de Villemagne et Saint-Pierre de Fondamente prieuré de Vabres.
Il est probable que le seigneur du voisinage, et nous pensons à celui de Faugères, voulut profiter de ce changement pour usurper la seigneurie à son profit, car en 1260, l’évêque de Béziers, Raymond de Vailhauquez, assisté de deux autres arbitres, confirma à l’abbé de Villemagne l’entière juridiction sur le lieu de Soumartre (G .C. , T.VI , p.407-408).
Le prieur de Soumartre figure sur le rôle des décimes de 1322 pour la somme de deux livres « Prior de Somadre II lib ».
L’édifice du XIIème siècle, bien que retouché au fil des siècles a gardé son plan initial et la plupart de ses murs originels.
Une nef rectangulaire couronnée de voûtes en « anse de panier » à trois travées. Le choeur est surmonté d’une voûte en « cul-de-four », auquel s’adosse une sacristie et un clocher mur muni d’une seule cloche.
La toiture d’origine qui était constituée de lauzes a été remplacée au début du XXème siècle par une couverture de tuiles « canal ».