Le passé de Faugères remonte à des temps fort lointains.
A 1500 m environ au sud-est de Faugères, on devine une sorte de hameau de masures à pierre sèche dont il ne reste que des tumuli… Est-ce là que se reposaient périodiquement les bergers de la transhumance ? Un puits à proximité rend possible l’existence de cet écart. « Massargues » ?
Cet antique lieu de culte est situé dans une clairière, perdu au cœur d’une forêt de yeuses.
Il est du nombre de ces 86 sanctuaires primitifs à chevet quadrangulaire de l’Hérault retrouvés par l’abbé Giry et qui ont été le plus souvent édifiés entre le VIe et le IXe siècle.
Placé sous le patronage de Saint Etienne, diacre, le tout premier martyr de l’église, lapidé en l’an 31.
Ce temple chrétien était longé par une vieille voie venant de Magalas sur le territoire d’une villa romaine disparue et dont seul le nom à désinence latine, Frontignan, rappelle l’existence.
Comme les vieilles personnes qui ont perdu toute mémoire sauf celle de leur premier âge, Saint-Etienne-de-Frontignan « la gleisasso », a oublié les heures de sa longue destinée et l’époque où elle fut meurtrie puis délaissée.
Ses ruines ont été remarquablement restaurées et figées pour l’avenir par Gabriel GONDARD. Elles révèlent encore le fervent secret de son enfance avec son chevet voûté dont les murs convergent vers le soleil levant et s’élancent dès la messe de l’aurore à la rencontre du « Soleil de Justice » qu’illustre l’astre du jour.
De l’occupation romaine, on signale 6 villas aux lieux dits Malac, Le Colombel, La Caumette… ça et là on découvre encore tuiles et tessons. Le soc d’un viticulteur, un jour aurait même éventré un four de potiers.
Abandonnée au début du siècle dernier lors des guerres de 1914 et de 1939, la chapelle Saint Etienne de Frontignan du Vème siècle, sise sur l’emplacement d’une villa romaine appartenant à un certain Fronteius, ne verra ses fidèles que les jours de pèlerinage.